Association pour l'Étude de la Floristique

asbl

L'association pour l'Étude de la Floristique

L'A.E.F. est une a.s.b.l. regroupant des botanistes amateurs et professionnels, qui travaille à la récolte et à la mise à jour de données floristiques, principalement en Région wallonne et dans la Région de Bruxelles-Capitale.

Elle succède à d'autres associations ayant le même domaine d'activités :

  • l'Institut Floristique Belge (I.F.B.), fondé en 1940, association de fait dont les activités allaient conduire à la publication, en 1972, de l'Atlas de la flore belge et luxembourgeoise (van Rompaey et Delvosalle, 1972) ;

  • l'Institut Floristique Belgo-Luxembourgeois (I.F.B.L.), asbl fondée en 1976, et qui a publié en 1979 une deuxième édition révisée de l'Atlas 1972.

Parallèlement était fondé l’Institut Floristique Franco-Belge (I.F.F.B.), le 28 avril 1973, dont les activités permirent la publication en 2010 de l’Atlas Floristique IFFB : France NW. N et NE. Belgique-Luxembourg.

L’A.E.F. a été fondée le 14 novembre 1992 par un groupe de botanistes sous le nom d'Amicale Européenne de Floristique. Elle reprend les activités de l'I.F.B.L., principalement pour la Région de Bruxelles-Capitale et la Région wallonne.

Buts

Les buts principaux de l'A.E.F. sont la prospection floristique systématique de la Région de Bruxelles-Capitale et de la Région wallonne et, dans une moindre mesure, du Grand-Duché de Luxembourg, du nord de la France et des régions limitrophes.

Méthodes

La prospection botanique systématique est effectuée par surfaces de 1 km2, selon un réseau cartographique propre à l'I.F.B.L./A.E.F. et grâce à des « listes floristiques » pré-imprimées (dites « listes jaunes ») qui sont encodées au fur et à mesure de leur réception, de manière à être intégrées dans la base de données de l'A.E.F. Actuellement, dans la majeure partie des cas, les inventaires sont directement encodés dans la base de données de l’O.F.F.H. (voir ci-dessous).

Le réseau cartographique est inspiré de celui utilisé par les botanistes néerlandais avant la guerre 39-45. Il peut paraître désuet face au réseau UTM, mais son maintien permet les comparaisons à long terme.

Les inventaires sont les plus exhaustifs possible et reprennent toutes les plantes : non seulement les plantes rares, protégées, menacées ou en voie de disparition, mais aussi les plantes communes car des plantes, banales aujourd'hui, deviendront peut-être rarissimes dans un demi-siècle comme ce fut le cas au xxe siècle pour un certain nombre de plantes des cultures : la renoncule des champs (Ranunculus arvensis), la Nielle des blés (Agrostemma githago)...

Carte Ranunculus arvensis

Les plantes exotiques naturalisées et les plantes invasives (= exotiques envahissantes) sont également suivies avec attention.

Carte Heracleum mantegazzianum

Grâce à ce travail de longue haleine, l'A.E.F. a pu constituer une importante documentation sur la flore de nos régions. Elle a publié, via sa revue Adoxa, de nombreux articles scientifiques relatifs à la botanique et à la conservation de la nature.

La compilation de ces milliers de données et de celles de la littérature lui a permis jusqu’à un passé récent de réaliser des cartes de distribution (par surfaces de 4 x 4 km2 cette fois) des différentes taxons (espèces, sous-espèces, variétés…) végétaux de la Région wallonne et de la Région de Bruxelles-Capitale.

La prospection botanique en Région de Bruxelles-Capitale, le Groupe Flore Bruxelloise (G.F.B.)

Pendant la deuxième guerre mondiale de nombreux relevés floristiques furent établis dans la région bruxelloise surtout par le botaniste bien connu Léon Delvosalle. Ces relevés permettent d'utiles comparaisons avec la flore bruxelloise actuelle et ont été largement utilisés.

Dans les années 1980 fut créé au sein de l'I.F.B.L. le Groupe Flore Bruxelloise, actuellement inclus dans l’A.E.F., qui se chargea de prospecter plus spécialement la Région de Bruxelles-Capitale.

Depuis 1992, l'A.E.F. collabore avec l'Institut Bruxellois pour la Gestion de l'Environnement (I.B.G.E.) devenu Bruxelles-Environnement et bénéficie de ce fait chaque année d'un subside de la part de la Région de Bruxelles-Capitale. Les résultats informatisés des prospections et un rapport annuel sont transmis à l'I.B.G.E.

Les données de l'I.F.B.L., de l'A.E.F. et celles engrangées systématiquement et parallèlement pendant une période de 3 ans par une botaniste engagée par l’I.B.G.E., S. Godefroid, ont servi à réaliser l'Atlas de la Région de Bruxelles-Capitale (1999) sous l'égide de Institut Bruxellois pour la Gestion de l'Environnement, de l'Amicale Européenne de Floristique et de la Fédération des Banques de Données Biogéographiques.

Une dizaine d’années plus tard, pour voir l’évolution de la flore, l'I.B.G.E. a initié une nouvelle étude systématique de la flore de RBC en vue d’en réaliser un nouvel Atlas. L’A.E.F. a collaboré a cette étude menée cette fois en partenariat avec le Jardin botanique national de Belgique et l’I.M.B.O. L’I.B.G.E. a engagé à cette fin un chercheur, L.Allemeersch. Publié « sur papier », cet Atlas fut mis en ligne peu de temps après. Malheureusement le logo de l’A.E.F. y a été « oublié ».

Depuis la publication de ces Atlas, l'A.E.F. poursuit ses investigations dans la Région de Bruxelles-Capitale dans le réseau d’information sur la Faune et la Flore (surveillance générale des sites) et transmet données et rapports à Bruxelles-Environnement. De très nombreuses trouvailles ont été faites soit d'espèces nouvelles (Aira praecox, Cuscuta europaea, Holosteum umbellatum…), soit d'autres espèces. Elles ont permis de compléter largement les informations disponibles (Montia minor, Ophrys apifera…).

La prospection botanique en Région wallonne, le groupe flore wallonne (G.F.W.)

La dernière édition (1979) de l'Atlas de la Flore belge et luxembourgeoise est maintenant épuisée et complètement dépassée. Les efforts de nos prospecteurs (tous bénévoles) tendent à recueillir des informations nouvelles pour actualiser les cartes de cet ouvrage.

Faute de moyens financiers, logistiques…, l’A.E.F s’est jointe à un projet d’ « Atlas de la Flore de Wallonie 2010 » dont les partenaires sont, outre l'A.E.F., le D.E.M.N.A. (Département de l’Étude du milieu naturel et agricole) – O.F.F.H. (Observatoire Faune, Flore, Habitats), la F.S.A.Gx (Faculté Universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux, unité de Gestion des Ressources Forestières) et le Jardin botanique de Meise. L’A.E.F. a gracieusement fourni sa base de données rassemblant des centaines de milliers de données et envoie chaque année de nombreux inventaires, pour lesquels elle reçoit un subside. Ces données sont informatisées et envoyées directement à l’O.F.F.H. Les « listes jaunes » qui lui parviennent encore et les données de la littérature sont également informatisées et envoyées de la même manière.

Cet Atlas 2010 n’ayant pas abouti à une publication sur papier, un « Atlas permanent » fut mis en ligne. Il permet de voir l’état de la flore wallonne « au jour le jour » mais n’est pas accessible à tous.

Parallèlement, un « état de l’échantillonnage » très pratique fut informatisé par l’O.F.F.H. et permit aux prospecteurs de repérer facilement les cases à inventorier dans le réseau I.F.B.L./A.E.F. difficilement adaptable aux cartes topographiques récentes.

La « Liste Rouge »

Une étude récente nous a permis, par l'intermédiaire de fiches spécifiques reprenant toutes les localités connues observées récemment, d'actualiser plus de 600 cartes de plantes considérées comme disparues, protégées (loi du 12 juillet 1973), menacées, en régression (Delvosalle et al., 1969). Ce travail, partiellement subventionné, dont une première version a été remise à la Région Wallonne en 1999, a été amplement complété dans les années suivantes au fur et à mesure de l’arrivée de nouvelles données. La version complétée (2006) se trouve sur le site http://biodiversite.wallonie.be/fr/plantes-protegees-et-menacees.html?IDC=3076

Mais on s'est aussi intéressé à bien d'autres plantes : plantes castrales (traditionnellement plantées dans les anciens parcs), plantes en extension, apparues, etc., qui présentent un intérêt certain.

Les améliorations apportées aux cartes sont souvent considérables. En effet, certaines plantes ont fortement régressé, d'autres au contraire sont en progression.

Cette « Liste Rouge » a servi à mettre au point la liste des espèces protégées qui figure dans les Annexes VIb et VII du décret du Gouvernement wallon du 06.12.2001.

Carte de Anacamptis pyramidalis (espèce protégée en extension)